La
troisième guerre punique mit un terme définitif à la rivalité entre Rome et
Carthage. L’issue de l’affrontement ne faisait guère de doute, l’un des
adversaires étant bien plus puissant que l’autre. Il en découla que cet
affrontement de quatre ans fut très localisé, se limitant à Carthage et à son arrière-pays.
Voici une courte narration des événements qui parachevèrent la prééminence de
Rome dans le monde méditerranéen.
Adrien Fontanellaz, 2013
La seconde guerre punique
s’acheva en 201 av. J.-C. à la suite de la victoire de Zama remportée par
Scipion Africanus sur la dernière
armée carthaginoise menée par Hannibal. Les termes du traité scellant la
défaite de la cité punique étaient sévères. Carthage dut réduire la taille de
sa flotte à dix trirèmes, le reste des navires étant brûlé, s’engager à payer
une indemnité de 10'000 talents d’argent en cinquante annuités, livrer des
otages issus de ses élites, et renoncer à recruter des mercenaires en Gaule ou
en Ligurie. La cité perdit surtout l’ensemble de ses possessions à l’exception
de la chôra, soit son hinterland, correspondant
au Nord de l’actuelle Tunisie, et même cette dernière avait été réduite au
bénéfice du royaume de Numidie. Les Romains se prémunissaient ainsi d’une
possible résurgence de la puissance punique en réduisant son assise économique.
La présence d’un voisin hostile à la cité punique et allié de Rome en la personne
du roi Massinissa de Numidie réduisait son autonomie, et ce d’autant plus que
le traité lui interdisait d’entrer en guerre sans l’assentiment préalable de la
république romaine. Bref, si Carthage conservait son autonomie politique
interne, elle était bel et bien devenue une subordonnée de son ancienne rivale,
comme l’attestait son statut d’ « amie et alliée du peuple
romain ».
Durant les décennies qui
suivirent, la cité punique respecta les engagements pris. Elle versa non
seulement les annuités dues jusqu’à ce que le tribut soit intégralement soldé
en 151 av. J.-C, mais soutint les troupes romaines engagées en mer Egée et dans les Balkans contre le roi
Philippe V de Macédoine au moyen de livraisons de grain. En 192, Carthage
dépêcha six quinquérèmes afin de participer à la coalition navale mobilisée par
les Romains durant leur campagne contre Antiochos III de Syrie. Dans le même
temps, la ville se remettait des séquelles liées à la seconde guerre punique.
Si elle ne retrouva pas son ancienne puissance, sa richesse et sa population
crûrent grâce à la fertilité des terres agricoles de la chôra et à la
renaissance de son commerce extérieur. Les finances de la cité lui permirent
ainsi d’entreprendre la reconstruction de son grand port de guerre circulaire,
capable d’abriter 200 vaisseaux. Pendant ce temps, la prééminence de Rome sur
le monde méditerranéen s’affirma de plus en plus. Le royaume de Macédoine fut
démembré, la Syrie des Séleucides vaincue alors que l’Egypte ptolémaïque entrait
dans une période de décadence. A l’Ouest, la ville des sept collines
accroissait ses possessions dans la péninsule ibérique, au prix d’années de
luttes sanglantes contre les peuples locaux, à l’image des Celtibères. La
supériorité de Rome vis-à-vis de Carthage, déjà écrasante à la fin de la
seconde guerre punique, continua donc de s’accentuer. L’existence même de l’ancienne
puissance maritime dépendait donc du bon vouloir de sa vieille rivale
dorénavant triomphante.
Cette conjonction entre un
vainqueur peu susceptible de magnanimité et la présence d’un voisin hostile
allait s’avérer, à terme, fatale à la cité punique. En effet, Massinissa n’eut
de cesse d’étendre son royaume au détriment de cette dernière. A plusieurs
reprises, et implicitement encouragé par Rome qui rendait des arbitrages en sa
faveur, il pilla ou s’empara de plusieurs comptoirs carthaginois en 193, 162 et
161, puis, en 153, de l’actuelle moyenne vallée de la Medjerda. A Carthage, en
155, une faction dirigée par Hamilcar le Samnite arriva au pouvoir après avoir
pris l’ascendant sur les partis prônant une attitude conciliatrice avec Rome et
la Numidie. Ainsi, lorsque Massinissa débuta le siège de la ville d’Oroscopa en
150, Hamilcar résolut de lever une armée et d’affronter le roi numide, et ce
sans avoir obtenu l’accord romain stipulé par le traité de 201. Il prenait
ainsi un risque considérable, alors que depuis 153, le sénateur Caton, figure
de proue des partisans d’une élimination de Carthage, militait inlassablement
en faveur d’une intervention romaine. Caton était aidé en cela par la metus punicus (la crainte des
Carthaginois) encore bien présente dans l’imaginaire des citoyens de l’Urbs, malgré l’affaiblissement objectif
de l’ancienne Némésis.
Reconstitution des ports de Carthage (via www.panoramio.com) |
Une armée carthaginoise de
25'000 hommes et 400 cavaliers, placée sous le commandement d’Hasdrubal le Boétharque,
fut dépêchée au secours d’Oroscopa. Cette force déjà conséquente bénéficia du
renfort de deux chefs numides dissidents accompagnés de 6'000 cavaliers légers.
Le sort des armes favorisa initialement les soldats puniques, qui remportèrent
les premières escarmouches contre les troupes de Massinissa. Le roi parvint
ensuite à leurrer l’adversaire en l’entraînant en terrain aride afin de le
priver d’un accès facile en eau et nourriture. Les armées ennemies finirent
cependant par livrer une bataille qui, à l’issue d’une journée de combats, s’avéra
indécise ; aucun des deux adversaires n’avait pris l’avantage de manière
décisive. A la suite de celle-ci, les troupes puniques établirent leur camp sur
une colline, que Massinissa s’empressa d’encercler en établissant une contrevallation
constituée d’un mur et d’une tranchée. Coupés de tout ravitaillement, les
assiégés en vinrent progressivement à devoir sacrifier leurs animaux de traits puis
les chevaux de la cavalerie afin de subsister. Ils durent également brûler
leurs boucliers pour alimenter les feux de cuisson. Hasdrubal finit par
concéder la défaite, et obtint l’autorisation de se retirer avec ses troupes
contre le paiement d’un tribut et la livraison des dissidents numides. La
reddition n’empêcha pas des éléments numides de massacrer une partie de l’armée
punique lors de son retrait.
A Rome, la violation
du traité de 201 fit pencher la balance
en faveur du parti belliciste, rassemblé autour de Caton. En 149, le Sénat et
les Comitia Centuriata optèrent pour
la guerre. Au printemps de cette année, quatre légions et des troupes alliées
se concentrèrent à Lilybaeum en Sicile, en même temps que cinquante
quinquérèmes et des vaisseaux de transport. L’armée ainsi rassemblée comprenait
probablement de 40'000 à 50'000 hommes. Les deux consuls en activité prirent la
tête de l’expédition ; Manius Manilius dirigeait les soldats alors que Marcius
Censorinus commandait la flotte. La levée des légions avait été aisée car la
cause était populaire et les perspectives de butin importantes. Cependant, au
début d’une guerre précédée d’une longue période de paix, les troupes romaines
souffraient de leur inexpérience, puis s’aguerrissaient au fur et à mesure de
leur engagement. L’armée mobilisée par les deux consuls en quelques mois ne fit
pas exception à cette règle, et était mal entraînée. De plus, les dirigeants
omirent de constituer des stocks de grains suffisants en Sicile, se condamnant
à dépendre des ressources qu’ils trouveraient en terre africaine pour se
ravitailler. Malgré ceci, l’armée romaine restait très supérieure à toute force
que les Carthaginois auraient pu leur opposer sur le champ de bataille, et ce
d’autant plus que ces derniers manquaient tout autant de soldats expérimentés.
Une ambassade punique, envoyée
vers l’Urbs afin d’éviter la guerre, accéda
à une demande romaine exigeant la remise de 300 otages issus des grandes
familles carthaginoises. Cette concession n’empêcha cependant pas les deux
consuls de mettre le cap sur l’Afrique, où ils débarquèrent à Utique, située à
33 kilomètres au Nord de Carthage. Cette ville, alliée depuis toujours à la
métropole punique, avait en effet brusquement changé d’allégeance et s’était
ralliée à Rome. Plusieurs autres cités puniques suivirent ensuite cet exemple
durant le conflit. Une seconde ambassade fut dépêchée à la rencontre des deux
consuls et céda à une nouvelle exigence romaine dans l’espoir d’éviter une
guerre dont l’issue ne faisait guère de doute: la remise des stocks d’armes de
la ville. Ceux-ci livrés, les consuls révélèrent leur but ultime en déclarant
aux délégués carthaginois que pour éviter la guerre, la cité devait être
intégralement rasée à l’exception de ses monuments funéraires.
Cette dernière exigence
était inacceptable aux yeux de la population carthaginoise. Alors que celle-ci
lynchait les partisans de nouvelles concessions et les Italiens encore présents
dans la cité, le Conseil des 104 vota pour la guerre avec Rome. La ville se
mobilisa en toute hâte ; des esclaves furent affranchis et enrôlés dans
l’armée, ateliers et particuliers forgèrent de nouvelles armes pour remplacer
celles remises aux Romains, les femmes coupèrent leurs cheveux afin de tresser
les cordages nécessaires aux catapultes à torsion tandis que les remparts
étaient remis en état. La production quotidienne aurait alors atteint 140
boucliers, 300 épées, 500 lances et 1000 traits de catapulte. Un autre
Hasdrubal, petit-fils par sa mère de Massinissa, reçut le commandement
militaire de la cité, alors qu’Hasdrubal le Boétharque, malgré sa défaite
contre les Numides, continuait à diriger l’armée de campagne, alors forte de
30'000 hommes. La ville, s’étendant sur une superficie de 250 à 500 hectares, était
protégée par une muraille longue de 32 kilomètres. Le dispositif défensif était
particulièrement important sur les 3 à 5 kilomètres barrant l’isthme qui
constituait le seul accès terrestre à la ville. Non seulement la muraille y
atteignait une largeur de neuf mètres et une hauteur de quinze à vingt mètres,
mais elle était précédée d’une palissade en bois couverte par un fossé large de
vingt mètres. Le mur ceinturant le reste de la cité était moins imposant, mais
se situait directement sur le front de mer et la rive du lac de Tunis.
Leur ultimatum rejeté, les
Romains s’empressèrent d’attaquer Carthage. Une série d’assauts furent lancés
contre les fortifications barrant l’isthme alors que la flotte tentait de
s’emparer d’une section plus faible des murailles au Sud de la ville. Menées
sans engins de sièges, ces attaques échouèrent, même si un assaut sur l’isthme
parvint à franchir le fossé puis à faire une brèche dans la palissade avant
d’être refoulé devant la muraille principale. Les Romains s’établirent dans
deux camps avant de procéder à une nouvelle tentative contournant la triple
ligne défensive de l’isthme. Une digue fut élevée sur le lac de Tunis afin
d’acheminer deux béliers, l’un servi par des soldats et l’autre par des marins
de la flotte, contre le mur d’enceinte. Après avoir réussi à faire deux brèches
à l’aide de leurs engins, les Romains lancèrent un premier assaut qui fut
repoussé. Durant la nuit qui suivit, les défenseurs firent une sortie et
incendièrent les béliers, mais ne parvinrent pas à totalement combler les
brèches, qui firent l’objet d’une nouvelle attaque le lendemain. Celle-ci, mal
organisée et confrontée à la résistance acharnée des soldats puniques placés en
formation derrière la brèche, échoua à nouveau. De son côté, Hasdrubal le Boétharque
ne restait pas inactif. Sa cavalerie, commandée par Hamilcar Phaméas, harcelait
les détachements envoyés dans l’arrière-pays pour ravitailler les forces romaines,
qui s’étaient établies dans deux camps proches de Carthage. A une occasion, 500
soldats furent tués au cours d’une embuscade tendue par les cavaliers puniques.
Les assiégés menèrent également des attaques nocturnes contre un des camps
romains, l’une d’elle causant un début de panique avant que la cavalerie
romaine, menée par Scipion Émilien, ne frappe leur flanc, et ne les force à
retraiter. Le second camp romain, situé le long de la côte et abritant la
flotte, fut régulièrement victime de brûlots envoyés par les Carthaginois. Bref,
à l’approche de l’hiver le siège s’était enlisé, et ce d’autant plus que le
blocus de la cité punique n’était pas hermétique ; des navires parvenaient
régulièrement à se glisser dans son port avec du ravitaillement en profitant
des vents favorables.
(légionnaires romains via www.theancientworld.net) |
A ce stade, le consul Manius
Manilius tenta de défaire l’armée de campagne carthaginoise. Cette dernière
s’était installée près de Nepheris, à une trentaine de kilomètres de l’actuelle
Tunis. La position occupée par les troupes puniques était particulièrement
forte, son camp étant situé sur une colline derrière une rivière à la fin d’une
vallée. Arrivées sur place, les troupes romaines furent lancées à l’attaque
sans repos préalable et sans avoir établis de camp. Les légionnaires parvinrent
à franchir la rivière après avoir repoussé les défenseurs, mais ne purent
prendre pied sur le sommet de la colline, fermement défendu par les soldats
puniques, et durent retraiter. Contraintes par l’étroitesse du gué qu’elles
devaient traverser pour regagner l’autre rive de la rivière, certaines des
formations romaines perdirent leur cohésion. Hasdrubal profita de l’aubaine
pour lancer une contre-attaque qui menaça de submerger les fantassins ennemis
encore sur la rive punique de la rivière. La cavalerie romaine, menée par
Scipion Émilien, mena une série de charges contrôlées qui permit d’endiguer la
progression des Carthaginois et de gagner le temps nécessaire au repli du reste
de l’armée. Les pertes furent cependant élevées, plusieurs tribuns perdirent la
vie dans la bataille, et certaines unités se virent brièvement encerclées par
les Puniques. A l’issue de cette défaite, Manius Manilius replia ses forces
vers Carthage, non sans avoir été harcelé tout au long du chemin par les cavaliers
ennemis. Une seconde tentative romaine échoua à nouveau au début du printemps
148. Après un assaut infructueux, les légions campèrent face à l’armée punique
pendait un peu plus de deux semaines, puis se retirèrent. Hamilcar Phaméas mit
à profit la proximité temporaire des deux forces pour faire alliance avec
Scipion Émilien, emmenant 2200 cavaliers avec lui.
Le tribun rentra à Rome en
148, fut élu consul et reçut le commandement des forces engagées en Afrique, où
il retourna au printemps 147. Il ordonna alors la construction d’un imposant
dispositif de contrevallation le long de l’isthme, face à la triple ligne
défensive carthaginoise, afin de sceller totalement les communications
terrestres entre les assiégés et l’arrière-pays. Il fit aussi ériger une digue
bloquant l’embouchure des ports de Carthage, coupant son accès à la mer et
condamnant ses habitants à la famine. Les Romains parvinrent également à
pénétrer dans la ville à deux reprises. Dans le premier cas, les assaillants
étaient en nombre trop réduit et durent abandonner leurs gains faute de
renforts. Le second assaut, mené de nuit sous le commandement de Scipion en
personne, comprenait 4'000 hommes qui parvinrent à prendre pied sur le mur
d’enceinte de la muraille et à s’emparer d’une des portes de la ville. Après
avoir progressé dans une zone couverte de vergers, le consul donna cependant
l’ordre à ses hommes de quitter la cité, peut-être par crainte d’une
contre-attaque punique sur un terrain ne lui convenant pas.
Durant l’été 147, les assiégés, commandés par Hasdrubal le
Boétharque après que son homonyme, petit-fils de Massinissa, ait été lynché
pour trahison, entreprirent de creuser un nouveau canal reliant le port
militaire à la pleine mer. Les travaux furent menés de nuit et dans le plus grand
secret par une partie de la population, incluant des femmes et des enfants,
mobilisée pour l’occasion. Dans le même temps, cinquante trirèmes et d’autres
navires plus petits étaient assemblés dans le port. Un matin à l’aube, ces
vaisseaux firent une brève sortie à la grande surprise des Romains avant de
regagner leur repaire. Trois jours plus tard, la flotte punique apparût une
seconde fois et engagea le combat contre sa rivale romaine. La bataille navale
qui s’en suivit fut dans un premier temps indécise, la maniabilité des trirèmes
des un compensant la puissance des quinquérèmes des autres, jusqu’à ce que la
flotte punique retraite vers le port. Plusieurs navires carthaginois entrèrent
alors en collision et bloquèrent l’embouchure du canal, forçant le gros des
vaisseaux puniques à s’amarrer sous les murs de la ville, donnant aux Romains
l’occasion de poursuivre le combat jusqu’à l’anéantissement de ce qui
constituait la dernière flotte envoyée sur les mers par Carthage. Avec elle disparut
le dernier espoir de briser le blocus naval.
Reconstitution de la ville dans son ensemble (www.archaeology.ugent.be) |
Après avoir continué les
travaux d’approche, érigeant notamment un mur de briques d’une hauteur
identique à celui des remparts de la ville non loin des ports, Scipion se
tourna vers l’armée de campagne punique alors qu’elle hivernait dans son
repaire de Nepheris. Cette troisième tentative fut cette fois victorieuse, les
Romains épuisant l’armée ennemie avant d’engager une réserve fraîche sur un
point opposé du champ de bataille. Puis, en avril 146, les légionnaires
s’infiltrèrent par le port de Carthage et s’emparèrent de l’Agora face à la faible
résistance d’un ennemi affamé. Cependant, ils durent ensuite progresser
littéralement maison par maison après s’être engagés dans les rues menant de l’Agora
à Byrsa, la citadelle dominant la ville. Subissant des pertes élevées durant
ces combats, les troupes romaines brûlèrent les habitations, parfois hautes de
six étages, qui gênaient leur avance. Des dizaines de milliers de Carthaginois
périrent dans ces affrontements. Enfin, durant six jours, une route d’accès fut
ouverte dans les décombres afin d’acheminer des engins de siège au plus près
des murs de la citadelle. La garnison de ce dernier bastion capitula le
lendemain de l’achèvement des travaux, scellant la fin de Carthage. La ville
fut ensuite pillée, puis soigneusement détruite sous la supervision de dix
sénateurs.
Si l’issue de la guerre ne
faisait aucun doute, comme l’atteste l’acceptation jusqu’au dernier moment des
dictats romains par les ambassadeurs puniques dans le but d’éviter
l’affrontement, la durée de la guerre, longue de quatre ans, peut surprendre.
Les historiens anciens ont beaucoup rappelé l’inexpérience et le manque de
discipline des troupes romaines engagées dans le siège de Carthage, les faisant
contraster avec la machine de guerre bien huilée commandée par Scipion
l’Africain une cinquantaine d’années plus tôt. Cette faiblesse bien réelle
était structurelle, les armées nouvellement levées par Rome après une paix
prolongée avaient besoin de temps et d’entraînement pour égaler l’efficacité de
leurs glorieux ancêtres. Cette caractéristique disparut par la suite, dans une
certaine mesure, avec la mise en place d’armées permanentes. Cependant, mettre
la longueur de la troisième guerre punique uniquement à la charge des insuffisances
de l’armée romaine dirigée par les consuls
Manius Manilius et Marcius Censorinus, dont l’habilité était à
l’évidence inférieure à celle de Scipion l’Africain, semble excessif. En effet,
l’armée de campagne punique n’avait pas non plus grand-chose en commun avec
celle soigneusement assemblée et aguerrie par Hannibal dans les années précédant
la seconde guerre punique, et Hasdrubal le Boétharque ne possédait pas le
talent de son illustre devancier. Enfin, les villes bien défendues, et Carthage
l’était sans aucun doute, nécessitaient souvent dans l’antiquité de très longs
sièges et des moyens colossaux pour être réduites, à moins d’être prises au
dépourvu ou victimes de trahisons.
Bibliographie
Yann
le Bohec, Histoire
militaire des guerres puniques, Editions du Rocher, 2003
Adrien
Goldsworthy, The
Fall of Carthage : The Punic Wars 265-146BC, Cassel, 2007
John
D. Grainger, Hellenistic
and Roman Naval Warfare 336bc-31bc, Military Ps, 2011
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Fort intéressant.
RépondreSupprimerMerci pour ce billet qui fait bien la synthèse de la dernière guerre punique.
++
Bonjour,
RépondreSupprimerOuf ! J'ai eu chaud :-)
Merci de la visite en tout cas.
Cordialement
bonjour
RépondreSupprimerExcellente piqure de rappel sur la chute de Carthage.
Bon courage pour la suite.
Salutations respectueuses
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci beaucoup !
Avec mes cordiales salutations