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vendredi 1 février 2013

Delenda Carthago


La troisième guerre punique mit un terme définitif à la rivalité entre Rome et Carthage. L’issue de l’affrontement ne faisait guère de doute, l’un des adversaires étant bien plus puissant que l’autre. Il en découla que cet affrontement de quatre ans fut très localisé, se limitant à Carthage et à son arrière-pays. Voici une courte narration des événements qui parachevèrent la prééminence de Rome dans le monde méditerranéen. 

Adrien Fontanellaz, 2013

La seconde guerre punique s’acheva en 201 av. J.-C. à la suite de la victoire de Zama remportée par Scipion Africanus sur la dernière armée carthaginoise menée par Hannibal. Les termes du traité scellant la défaite de la cité punique étaient sévères. Carthage dut réduire la taille de sa flotte à dix trirèmes, le reste des navires étant brûlé, s’engager à payer une indemnité de 10'000 talents d’argent en cinquante annuités, livrer des otages issus de ses élites, et renoncer à recruter des mercenaires en Gaule ou en Ligurie. La cité perdit surtout l’ensemble de ses possessions à l’exception de la chôra, soit son hinterland, correspondant au Nord de l’actuelle Tunisie, et même cette dernière avait été réduite au bénéfice du royaume de Numidie. Les Romains se prémunissaient ainsi d’une possible résurgence de la puissance punique en réduisant son assise économique. La présence d’un voisin hostile à la cité punique et allié de Rome en la personne du roi Massinissa de Numidie réduisait son autonomie, et ce d’autant plus que le traité lui interdisait d’entrer en guerre sans l’assentiment préalable de la république romaine. Bref, si Carthage conservait son autonomie politique interne, elle était bel et bien devenue une subordonnée de son ancienne rivale, comme l’attestait son statut d’ « amie et alliée du peuple romain ».
Durant les décennies qui suivirent, la cité punique respecta les engagements pris. Elle versa non seulement les annuités dues jusqu’à ce que le tribut soit intégralement soldé en 151 av. J.-C, mais soutint les troupes romaines engagées  en mer Egée et dans les Balkans contre le roi Philippe V de Macédoine au moyen de livraisons de grain. En 192, Carthage dépêcha six quinquérèmes afin de participer à la coalition navale mobilisée par les Romains durant leur campagne contre Antiochos III de Syrie. Dans le même temps, la ville se remettait des séquelles liées à la seconde guerre punique. Si elle ne retrouva pas son ancienne puissance, sa richesse et sa population crûrent grâce à la fertilité des terres agricoles de la chôra et à la renaissance de son commerce extérieur. Les finances de la cité lui permirent ainsi d’entreprendre la reconstruction de son grand port de guerre circulaire, capable d’abriter 200 vaisseaux. Pendant ce temps, la prééminence de Rome sur le monde méditerranéen s’affirma de plus en plus. Le royaume de Macédoine fut démembré, la Syrie des Séleucides vaincue alors que l’Egypte ptolémaïque entrait dans une période de décadence. A l’Ouest, la ville des sept collines accroissait ses possessions dans la péninsule ibérique, au prix d’années de luttes sanglantes contre les peuples locaux, à l’image des Celtibères. La supériorité de Rome vis-à-vis de Carthage, déjà écrasante à la fin de la seconde guerre punique, continua donc de s’accentuer. L’existence même de l’ancienne puissance maritime dépendait donc du bon vouloir de sa vieille rivale dorénavant triomphante. 

Reconstitution des ports de Carthage (via www.panoramio.com)  
Cette conjonction entre un vainqueur peu susceptible de magnanimité et la présence d’un voisin hostile allait s’avérer, à terme, fatale à la cité punique. En effet, Massinissa n’eut de cesse d’étendre son royaume au détriment de cette dernière. A plusieurs reprises, et implicitement encouragé par Rome qui rendait des arbitrages en sa faveur, il pilla ou s’empara de plusieurs comptoirs carthaginois en 193, 162 et 161, puis, en 153, de l’actuelle moyenne vallée de la Medjerda. A Carthage, en 155, une faction dirigée par Hamilcar le Samnite arriva au pouvoir après avoir pris l’ascendant sur les partis prônant une attitude conciliatrice avec Rome et la Numidie. Ainsi, lorsque Massinissa débuta le siège de la ville d’Oroscopa en 150, Hamilcar résolut de lever une armée et d’affronter le roi numide, et ce sans avoir obtenu l’accord romain stipulé par le traité de 201. Il prenait ainsi un risque considérable, alors que depuis 153, le sénateur Caton, figure de proue des partisans d’une élimination de Carthage, militait inlassablement en faveur d’une intervention romaine. Caton était aidé en cela par la metus punicus (la crainte des Carthaginois) encore bien présente dans l’imaginaire des citoyens de l’Urbs, malgré l’affaiblissement objectif de l’ancienne Némésis.
Une armée carthaginoise de 25'000 hommes et 400 cavaliers, placée sous le commandement d’Hasdrubal le Boétharque, fut dépêchée au secours d’Oroscopa. Cette force déjà conséquente bénéficia du renfort de deux chefs numides dissidents accompagnés de 6'000 cavaliers légers. Le sort des armes favorisa initialement les soldats puniques, qui remportèrent les premières escarmouches contre les troupes de Massinissa. Le roi parvint ensuite à leurrer l’adversaire en l’entraînant en terrain aride afin de le priver d’un accès facile en eau et nourriture. Les armées ennemies finirent cependant par livrer une bataille qui, à l’issue d’une journée de combats, s’avéra indécise ; aucun des deux adversaires n’avait pris l’avantage de manière décisive. A la suite de celle-ci, les troupes puniques établirent leur camp sur une colline, que Massinissa s’empressa d’encercler en établissant une contrevallation constituée d’un mur et d’une tranchée. Coupés de tout ravitaillement, les assiégés en vinrent progressivement à devoir sacrifier leurs animaux de traits puis les chevaux de la cavalerie afin de subsister. Ils durent également brûler leurs boucliers pour alimenter les feux de cuisson. Hasdrubal finit par concéder la défaite, et obtint l’autorisation de se retirer avec ses troupes contre le paiement d’un tribut et la livraison des dissidents numides. La reddition n’empêcha pas des éléments numides de massacrer une partie de l’armée punique lors de son retrait.
A Rome, la violation du  traité de 201 fit pencher la balance en faveur du parti belliciste, rassemblé autour de Caton. En 149, le Sénat et les Comitia Centuriata optèrent pour la guerre. Au printemps de cette année, quatre légions et des troupes alliées se concentrèrent à Lilybaeum en Sicile, en même temps que cinquante quinquérèmes et des vaisseaux de transport. L’armée ainsi rassemblée comprenait probablement de 40'000 à 50'000 hommes. Les deux consuls en activité prirent la tête de l’expédition ; Manius Manilius dirigeait les soldats alors que Marcius Censorinus commandait la flotte. La levée des légions avait été aisée car la cause était populaire et les perspectives de butin importantes. Cependant, au début d’une guerre précédée d’une longue période de paix, les troupes romaines souffraient de leur inexpérience, puis s’aguerrissaient au fur et à mesure de leur engagement. L’armée mobilisée par les deux consuls en quelques mois ne fit pas exception à cette règle, et était mal entraînée. De plus, les dirigeants omirent de constituer des stocks de grains suffisants en Sicile, se condamnant à dépendre des ressources qu’ils trouveraient en terre africaine pour se ravitailler. Malgré ceci, l’armée romaine restait très supérieure à toute force que les Carthaginois auraient pu leur opposer sur le champ de bataille, et ce d’autant plus que ces derniers manquaient tout autant de soldats expérimentés.
Une ambassade punique, envoyée vers l’Urbs afin d’éviter la guerre, accéda à une demande romaine exigeant la remise de 300 otages issus des grandes familles carthaginoises. Cette concession n’empêcha cependant pas les deux consuls de mettre le cap sur l’Afrique, où ils débarquèrent à Utique, située à 33 kilomètres au Nord de Carthage. Cette ville, alliée depuis toujours à la métropole punique, avait en effet brusquement changé d’allégeance et s’était ralliée à Rome. Plusieurs autres cités puniques suivirent ensuite cet exemple durant le conflit. Une seconde ambassade fut dépêchée à la rencontre des deux consuls et céda à une nouvelle exigence romaine dans l’espoir d’éviter une guerre dont l’issue ne faisait guère de doute: la remise des stocks d’armes de la ville. Ceux-ci livrés, les consuls révélèrent leur but ultime en déclarant aux délégués carthaginois que pour éviter la guerre, la cité devait être intégralement rasée à l’exception de ses monuments funéraires.   
Cette dernière exigence était inacceptable aux yeux de la population carthaginoise. Alors que celle-ci lynchait les partisans de nouvelles concessions et les Italiens encore présents dans la cité, le Conseil des 104 vota pour la guerre avec Rome. La ville se mobilisa en toute hâte ; des esclaves furent affranchis et enrôlés dans l’armée, ateliers et particuliers forgèrent de nouvelles armes pour remplacer celles remises aux Romains, les femmes coupèrent leurs cheveux afin de tresser les cordages nécessaires aux catapultes à torsion tandis que les remparts étaient remis en état. La production quotidienne aurait alors atteint 140 boucliers, 300 épées, 500 lances et 1000 traits de catapulte. Un autre Hasdrubal, petit-fils par sa mère de Massinissa, reçut le commandement militaire de la cité, alors qu’Hasdrubal le Boétharque, malgré sa défaite contre les Numides, continuait à diriger l’armée de campagne, alors forte de 30'000 hommes. La ville, s’étendant sur une superficie de 250 à 500 hectares, était protégée par une muraille longue de 32 kilomètres. Le dispositif défensif était particulièrement important sur les 3 à 5 kilomètres barrant l’isthme qui constituait le seul accès terrestre à la ville. Non seulement la muraille y atteignait une largeur de neuf mètres et une hauteur de quinze à vingt mètres, mais elle était précédée d’une palissade en bois couverte par un fossé large de vingt mètres. Le mur ceinturant le reste de la cité était moins imposant, mais se situait directement sur le front de mer et la rive du lac de Tunis. 

(légionnaires romains via www.theancientworld.net)
Leur ultimatum rejeté, les Romains s’empressèrent d’attaquer Carthage. Une série d’assauts furent lancés contre les fortifications barrant l’isthme alors que la flotte tentait de s’emparer d’une section plus faible des murailles au Sud de la ville. Menées sans engins de sièges, ces attaques échouèrent, même si un assaut sur l’isthme parvint à franchir le fossé puis à faire une brèche dans la palissade avant d’être refoulé devant la muraille principale. Les Romains s’établirent dans deux camps avant de procéder à une nouvelle tentative contournant la triple ligne défensive de l’isthme. Une digue fut élevée sur le lac de Tunis afin d’acheminer deux béliers, l’un servi par des soldats et l’autre par des marins de la flotte, contre le mur d’enceinte. Après avoir réussi à faire deux brèches à l’aide de leurs engins, les Romains lancèrent un premier assaut qui fut repoussé. Durant la nuit qui suivit, les défenseurs firent une sortie et incendièrent les béliers, mais ne parvinrent pas à totalement combler les brèches, qui firent l’objet d’une nouvelle attaque le lendemain. Celle-ci, mal organisée et confrontée à la résistance acharnée des soldats puniques placés en formation derrière la brèche, échoua à nouveau. De son côté, Hasdrubal le Boétharque ne restait pas inactif. Sa cavalerie, commandée par Hamilcar Phaméas, harcelait les détachements envoyés dans l’arrière-pays pour ravitailler les forces romaines, qui s’étaient établies dans deux camps proches de Carthage. A une occasion, 500 soldats furent tués au cours d’une embuscade tendue par les cavaliers puniques. Les assiégés menèrent également des attaques nocturnes contre un des camps romains, l’une d’elle causant un début de panique avant que la cavalerie romaine, menée par Scipion Émilien, ne frappe leur flanc, et ne les force à retraiter. Le second camp romain, situé le long de la côte et abritant la flotte, fut régulièrement victime de brûlots envoyés par les Carthaginois. Bref, à l’approche de l’hiver le siège s’était enlisé, et ce d’autant plus que le blocus de la cité punique n’était pas hermétique ; des navires parvenaient régulièrement à se glisser dans son port avec du ravitaillement en profitant des vents favorables.
A ce stade, le consul Manius Manilius tenta de défaire l’armée de campagne carthaginoise. Cette dernière s’était installée près de Nepheris, à une trentaine de kilomètres de l’actuelle Tunis. La position occupée par les troupes puniques était particulièrement forte, son camp étant situé sur une colline derrière une rivière à la fin d’une vallée. Arrivées sur place, les troupes romaines furent lancées à l’attaque sans repos préalable et sans avoir établis de camp. Les légionnaires parvinrent à franchir la rivière après avoir repoussé les défenseurs, mais ne purent prendre pied sur le sommet de la colline, fermement défendu par les soldats puniques, et durent retraiter. Contraintes par l’étroitesse du gué qu’elles devaient traverser pour regagner l’autre rive de la rivière, certaines des formations romaines perdirent leur cohésion. Hasdrubal profita de l’aubaine pour lancer une contre-attaque qui menaça de submerger les fantassins ennemis encore sur la rive punique de la rivière. La cavalerie romaine, menée par Scipion Émilien, mena une série de charges contrôlées qui permit d’endiguer la progression des Carthaginois et de gagner le temps nécessaire au repli du reste de l’armée. Les pertes furent cependant élevées, plusieurs tribuns perdirent la vie dans la bataille, et certaines unités se virent brièvement encerclées par les Puniques. A l’issue de cette défaite, Manius Manilius replia ses forces vers Carthage, non sans avoir été harcelé tout au long du chemin par les cavaliers ennemis. Une seconde tentative romaine échoua à nouveau au début du printemps 148. Après un assaut infructueux, les légions campèrent face à l’armée punique pendait un peu plus de deux semaines, puis se retirèrent. Hamilcar Phaméas mit à profit la proximité temporaire des deux forces pour faire alliance avec Scipion Émilien, emmenant 2200 cavaliers avec lui.
Le tribun rentra à Rome en 148, fut élu consul et reçut le commandement des forces engagées en Afrique, où il retourna au printemps 147. Il ordonna alors la construction d’un imposant dispositif de contrevallation le long de l’isthme, face à la triple ligne défensive carthaginoise, afin de sceller totalement les communications terrestres entre les assiégés et l’arrière-pays. Il fit aussi ériger une digue bloquant l’embouchure des ports de Carthage, coupant son accès à la mer et condamnant ses habitants à la famine. Les Romains parvinrent également à pénétrer dans la ville à deux reprises. Dans le premier cas, les assaillants étaient en nombre trop réduit et durent abandonner leurs gains faute de renforts. Le second assaut, mené de nuit sous le commandement de Scipion en personne, comprenait 4'000 hommes qui parvinrent à prendre pied sur le mur d’enceinte de la muraille et à s’emparer d’une des portes de la ville. Après avoir progressé dans une zone couverte de vergers, le consul donna cependant l’ordre à ses hommes de quitter la cité, peut-être par crainte d’une contre-attaque punique sur un terrain ne lui convenant pas.
Durant l’été 147, les  assiégés, commandés par Hasdrubal le Boétharque après que son homonyme, petit-fils de Massinissa, ait été lynché pour trahison, entreprirent de creuser un nouveau canal reliant le port militaire à la pleine mer. Les travaux furent menés de nuit et dans le plus grand secret par une partie de la population, incluant des femmes et des enfants, mobilisée pour l’occasion. Dans le même temps, cinquante trirèmes et d’autres navires plus petits étaient assemblés dans le port. Un matin à l’aube, ces vaisseaux firent une brève sortie à la grande surprise des Romains avant de regagner leur repaire. Trois jours plus tard, la flotte punique apparût une seconde fois et engagea le combat contre sa rivale romaine. La bataille navale qui s’en suivit fut dans un premier temps indécise, la maniabilité des trirèmes des un compensant la puissance des quinquérèmes des autres, jusqu’à ce que la flotte punique retraite vers le port. Plusieurs navires carthaginois entrèrent alors en collision et bloquèrent l’embouchure du canal, forçant le gros des vaisseaux puniques à s’amarrer sous les murs de la ville, donnant aux Romains l’occasion de poursuivre le combat jusqu’à l’anéantissement de ce qui constituait la dernière flotte envoyée sur les mers par Carthage. Avec elle disparut le dernier espoir de briser le blocus naval. 

Reconstitution de la ville dans son ensemble (www.archaeology.ugent.be)
Après avoir continué les travaux d’approche, érigeant notamment un mur de briques d’une hauteur identique à celui des remparts de la ville non loin des ports, Scipion se tourna vers l’armée de campagne punique alors qu’elle hivernait dans son repaire de Nepheris. Cette troisième tentative fut cette fois victorieuse, les Romains épuisant l’armée ennemie avant d’engager une réserve fraîche sur un point opposé du champ de bataille. Puis, en avril 146, les légionnaires s’infiltrèrent par le port de Carthage et s’emparèrent de l’Agora face à la faible résistance d’un ennemi affamé. Cependant, ils durent ensuite progresser littéralement maison par maison après s’être engagés dans les rues menant de l’Agora à Byrsa, la citadelle dominant la ville. Subissant des pertes élevées durant ces combats, les troupes romaines brûlèrent les habitations, parfois hautes de six étages, qui gênaient leur avance. Des dizaines de milliers de Carthaginois périrent dans ces affrontements. Enfin, durant six jours, une route d’accès fut ouverte dans les décombres afin d’acheminer des engins de siège au plus près des murs de la citadelle. La garnison de ce dernier bastion capitula le lendemain de l’achèvement des travaux, scellant la fin de Carthage. La ville fut ensuite pillée, puis soigneusement détruite sous la supervision de dix sénateurs.
Si l’issue de la guerre ne faisait aucun doute, comme l’atteste l’acceptation jusqu’au dernier moment des dictats romains par les ambassadeurs puniques dans le but d’éviter l’affrontement, la durée de la guerre, longue de quatre ans, peut surprendre. Les historiens anciens ont beaucoup rappelé l’inexpérience et le manque de discipline des troupes romaines engagées dans le siège de Carthage, les faisant contraster avec la machine de guerre bien huilée commandée par Scipion l’Africain une cinquantaine d’années plus tôt. Cette faiblesse bien réelle était structurelle, les armées nouvellement levées par Rome après une paix prolongée avaient besoin de temps et d’entraînement pour égaler l’efficacité de leurs glorieux ancêtres. Cette caractéristique disparut par la suite, dans une certaine mesure, avec la mise en place d’armées permanentes. Cependant, mettre la longueur de la troisième guerre punique uniquement à la charge des insuffisances de l’armée romaine dirigée par les consuls  Manius Manilius et Marcius Censorinus, dont l’habilité était à l’évidence inférieure à celle de Scipion l’Africain, semble excessif. En effet, l’armée de campagne punique n’avait pas non plus grand-chose en commun avec celle soigneusement assemblée et aguerrie par Hannibal dans les années précédant la seconde guerre punique, et Hasdrubal le Boétharque ne possédait pas le talent de son illustre devancier. Enfin, les villes bien défendues, et Carthage l’était sans aucun doute, nécessitaient souvent dans l’antiquité de très longs sièges et des moyens colossaux pour être réduites, à moins d’être prises au dépourvu ou victimes de trahisons.

Bibliographie

Yann le Bohec, Histoire militaire des guerres puniques, Editions du Rocher, 2003

Adrien Goldsworthy, The Fall of Carthage : The Punic Wars 265-146BC, Cassel, 2007

John D. Grainger, Hellenistic and Roman Naval Warfare 336bc-31bc, Military Ps, 2011

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4 commentaires:

  1. Fort intéressant.
    Merci pour ce billet qui fait bien la synthèse de la dernière guerre punique.

    ++

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  2. Bonjour,

    Ouf ! J'ai eu chaud :-)

    Merci de la visite en tout cas.

    Cordialement

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  3. bonjour

    Excellente piqure de rappel sur la chute de Carthage.
    Bon courage pour la suite.

    Salutations respectueuses

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  4. Bonjour,

    Merci beaucoup !

    Avec mes cordiales salutations

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