Monstre né de la guerre
froide, le Mig-25, dénomé Foxbat dans la terminologie de l'OTAN, fut conçu pour intercepter une génération de bombardiers américains
qui ne vit jamais le jour, et se trouva engagé au combat principalement dans
les cieux du Moyen-Orient. C’est un fait peu connu, mais la force aérienne
irakienne fut sans doute celle qui accumula le plus d’expérience opérationnelle
avec cet appareil. Le lecteur doit cependant être averti du fait que l’histoire
de la guerre Iran-Irak est toujours, et sera encore longtemps, en cours
d’écriture, alors que la guerre du Golfe, pourtant bien plus médiatisée,
comprend encore de nombreuses zones d’ombre. Ce court article ne fait donc
qu’illustrer la riche carrière des Mig-25 irakiens, et ne prétend en aucun cas
à une quelconque exhaustivité. Enfin, je souhaite adresser tous mes
remerciements à Tom Cooper pour ses indispensables conseils et corrections.
Adrien Fontanellaz, août 2012
A la fin des années 70, la force aérienne de
la république irakienne s’était lancée dans un vaste programme de
modernisation, et les autorités du pays étaient à la recherche de matériels
leur permettant de faire face à l’accroissement très rapide du potentiel
militaire iranien. Hors, si les Etats-Unis avaient décidé de fournir au Shah
d’Iran un accès pratiquement illimité à leurs meilleurs matériels, à l’image du
F-14, les Irakiens ne bénéficiaient pas d’une telle compréhension de la part de
leur principal fournisseur d’armements; l’Union soviétique. En effet, les
autorités irakiennes étaient très ombrageuses quant à leur indépendance et les
relations privilégiées du pays avec l’URSS ne les avaient pas empêchées de
traquer sans merci les membres du parti communiste irakien. Dans ce contexte
délicat, il leur fallut deux années de négociation pour obtenir des Soviétiques
la livraison de Mig-25. Au moins deux facteurs avaient contribué à cette
décision; l’Irak s’était adressé à un fournisseur concurrent en achetant des
Mirage F1 à la France, et, en septembre 1976, un pilote de l’aviation
soviétique avait fait défection aux commandes d’un Mig-25P, livrant les secrets
de l’appareil aux services de renseignement occidentaux. Les Russes devaient
donc rester dans la compétition sous peine de laisser la France prendre une
influence de plus en plus grande en Irak à leur détriment, alors que dans tous
les cas, la technologie de leurs Mig-25 était compromise.
Le
Mig-25 était conçu pour intercepter des bombardiers volant à haute altitude et
à grande vitesse. Il devait donc, guidé par des contrôleurs aériens au sol,
pouvoir grimper très rapidement, s’approcher de sa cible et l’abattre au moyen
de missiles avant de rentrer à sa base. L’appareil, armé de quatre missiles
air-air à moyenne portée, était donc lourd et peu maniable, mais ses deux
puissants réacteurs Tumansky lui permettaient d’atteindre une vitesse maximale théorique
de Mach 3.2, bien que dans les faits, celle-ci soit limitée à Mach 2.8 sous
peine d’endommager les réacteurs. A la mi-1980, des techniciens soviétiques
assemblèrent sur la base aérienne de Tammuz vingt-quatre avions livrés en
caisse à l’Irak. La moitié de ceux-ci étaient des Mig-25RB, la version de
reconnaissance de l’appareil alors que les douze exemplaires restants étaient
des Mig-25P de chasse. Une unité mixte créée pour l’occasion, le 87e
escadron, fut chargée de mettre en œuvre les nouveaux appareils. Celle-ci ne
tarda pas à démontrer son utilité au cours de la longue guerre de l’Irak contre
l’Iran. Dès le printemps 1982, ses
Mig-25RB menèrent de nombreuses missions qui permirent à la force aérienne irakienne
de constituer une base de données photographique des principales
infrastructures stratégiques dans l’Ouest de l’Iran. Leurs caméras étaient
capables de filmer des images d’un mètre de résolution depuis une altitude de
20'000 mètres. De plus, leur grande vitesse associée à leurs systèmes de
détection de menaces et de contre-mesures électroniques en faisaient des proies
extraordinairement difficiles pour les chasseurs iraniens. Pourtant, toujours
en 1982, un Mig-25RB fut abattu par un missile Phœnix tiré par un F-14
au-dessus du terminal pétrolier de Kharg, le pilote irakien, par ailleurs
commandant du 87e escadron, perdant la vie. Ce modèle de chasseur,
équipé d’un radar à très longue portée AWG-9 associé à des missiles AIM-54 Phœnix
capables de détruire une cible à une distance d’une centaine de kilomètres
représenta en effet la menace la plus dangereuse pour les pilotes de Mig-25
tout au long de la guerre. Néanmoins, même pour les F-14, abattre un Mig-25
représentait une tâche très difficile car sa vitesse lui permettait de quitter
très rapidement l’enveloppe de tir des missiles ennemis. La réussite d’une
interception nécessitait donc une détection très précoce par les radars iraniens,
afin de disposer du temps nécessaire pour positionner les chasseurs dans une
position adéquate.
La
version de chasse de l’appareil soviétique ne suscita pas auprès des Irakiens le
même enthousiasme que la version de reconnaissance. En effet, le manque de
fiabilité des missiles R-40R limita l’efficacité des intercepteurs, leur seule
victime confirmée durant cette période étant un Gulfstream III du gouvernement
algérien abattu dans l’espace aérien iranien le 3 mai 1981. L’appareil
transportait des diplomates chargés de mener une mission de bons offices. Après
avoir découvert les lacunes du Mig-25P, les Irakiens ne tardèrent pas à
demander aux Soviétiques des équipements plus efficaces. Ces derniers
consentirent à porter les appareils livrés au standard Mig-25PDS. En 1983, des
techniciens russes y installèrent des radars Smerch 2A et adaptèrent leur
avionique de manière à leur permettre d’emporter des missiles à courte portée
R-60MK à guidage infrarouge, et des missiles à moyenne portée R-40RD et R-40TD.
Le R-40RD était guidé par le radar de l’appareil lanceur, alors que le R-40TD
était guidé par infrarouge. Les pilotes
passèrent le reste de l’année 1983 à s’entraîner avec leur nouvel équipement, tandis
que la flotte des Mig-25
était réorganisée. Le 97e escadron fut activé cette année-là et se
vit attribuer l’ensemble des Mig-25RB, suivi en 1985 par le 96e
escadron qui reçut la responsabilité des Mig-25PDS. En janvier 1985, les radars irakiens
détectèrent un F-5E iranien isolé orbitant à une altitude de 7'000 mètres à
proximité de la ville de Sanandaj. Bien que craignant une embuscade où
l’appareil iranien aurait servi d’appât pour attirer la chasse irakienne, alors
que d’autres intercepteurs seraient restés à l’affût à basse altitude, les
contrôleurs au sol dépêchèrent une paire de Mig-25PDS pour attaquer cette proie
tentante. Après avoir décollé, les deux Mig accélèrent à Mach 2 et parcoururent
rapidement les 400 kilomètres les séparant de la cible. Le leader de la
formation abattit ensuite cette dernière à l’aide d’un R-40RD tiré à une
vingtaine de kilomètres de distance, puis les deux appareils virèrent et
regagnèrent immédiatement leur base. Quelques mois plus tard, un autre Mig-25 chargé
de couvrir un raid mené par des Mirage F-1 contre des installations pétrolières
fût guidé par les contrôleurs aériens vers un écho radar non-identifié, sur
lequel il tira un R-40RD à 25 kilomètres de distance. L’écho disparut des
écrans radars irakiens alors que le pilote du Mig rapporta avoir observé une
explosion.
Le 96e escadron remporta une
autre victoire durant l’opération Valfajr
VIII, une importante offensive iranienne lancée contre la péninsule de Fao.
Le 23 février 1986, les Irakiens détectèrent la présence près du front d’un
EC-130E de reconnaissance électronique iranien. Ce dernier utilisait ses moyens
de guerre électronique pour interférer avec le trafic radio irakien en y
transmettant de fausses informations. Le jour suivant, un Mig-25 fut dépêché
dans le secteur à basse altitude, radio et radars éteints pour ne pas être
détecté. Puis, l’appareil monta à 8'000 mètres d’altitude et se dirigea vers un
appareil de transport iranien. Ces derniers, ayant détecté la menace, tentèrent
de perturber l’interception en diffusant sur le réseau irakien une alerte
mentionnant la présence de F-14 en maraude dans la zone. Le Mig continua malgré
tout l’opération et tira un R-40RD à 18 kilomètres de la cible. Le missile
détonna près de celle-ci et l’endommagea, puis un R-40TD à guidage infrarouge
l’acheva en le percutant de plein fouet. Le Mig irakien avait en fait abattu un
Fokker F.27 transportant des parlementaires iraniens. Le chasseur se transforma
parfois en proie comme le 3 juin 1986, lorsqu’un autre appareil du 96e
escadron fut légèrement endommagé au-dessus de l’Iran par un AIM-54 tiré par un
F-14. Le pilote irakien fit demi-tour et mit le cap sur l’Irak, volant à
vitesse subsonique et à moyenne altitude. Un F-5E, normalement totalement impuissant
face au Mig-25, l’intercepta. Le pilote iranien approcha sa cible par en-dessous,
et, après avoir constaté que ses missiles Sidewinder ne fonctionnaient pas,
tira tous ses obus de 20 mm sur l’avion ennemi. Ce dernier, touché à plusieurs
reprises, parvint néanmoins à regagner sa base où il fit un atterrissage
d’urgence. L’appareil fut considéré comme irréparable par les techniciens
irakiens et retiré du service.
Mig-25 PDS du 96e escadron, armé de R-40 (Tom Cooper) |
Le rôle du 97e escadron changea
en 1985. Au mois de mars, les Iraniens commencèrent à tirer des missiles
sol-sol Scud contre Bagdad. Les Irakiens disposaient aussi de ce missile, mais
Téhéran, bien plus éloignée de la frontière entre les deux pays que la capitale
irakienne, était hors d’atteinte. A ce moment, le complexe militaro-industriel local
n’avait pas encore mis au point les modifications qui permettraient d’augmenter
suffisamment la portée utile des Scud, et la force aérienne irakienne fut donc
chargée des représailles. Les avions du 97e
escadron représentaient, grâce à leur vitesse et leur plafond de vol, l’appareil
idéal pour attaquer les grandes villes iraniennes en toute impunité. Les
Soviétiques refusaient cependant de livrer les supports et les projectiles
adaptés, qui devaient nécessairement être pourvus d’un revêtement thermique
spécial pour résister au frottement induit par la vitesse des Mig-25. Ils
finirent par céder et livrèrent un millier de bombes
FAB-500T et les supports nécessaires après que les Irakiens leur aient forcé la
main en adaptant des bombes de fabrication espagnole à leurs Mig-25RB, qui
étaient déjà équipés du calculateur nécessaire au bombardement. Ce dernier
n’était guère précis, ayant été conçu pour le largage d’armes atomiques, mais
permettait d’atteindre sans difficulté des cibles aussi importantes que des
villes. Opérant seuls, les pilotes du 97e escadron se lancèrent dans
une campagne de harcèlement des cités iraniennes, emportant quatre ou huit
bombes en fonction de la distance les séparant de leurs objectifs. Le plus
souvent, les Mig-25RB commençaient leur vol à basse altitude, puis après avoir
passé le frontière, larguaient leur réservoir supplémentaire, passaient de Mach
1.2 à Mach 1.8 tout en grimpant à 20'000 mètres. Ils accéléraient encore à Mach
2.4 durant la phase d’attaque, le calculateur de bord larguant automatiquement
les bombes, puis entamaient leur retour. Téhéran, Ispahan, Qom, Tabriz, le
terminal pétrolier de Kharg et d’autres villes subirent tour-à-tour des
attaques meurtrières, comme le 13 mars 1985 où quatre bombes larguées sur
Ispahan firent un tué et 19 blessés. Cependant, les Irakiens commirent l’erreur
d’emprunter régulièrement les mêmes itinéraires aux mêmes heures, et le 15
février 1987, un Mig-25RB fut abattu par la défense anti-aérienne ennemie. Les Iraniens avaient en
effet placé une batterie de HQ-2J des Pasdarans
sur l’un de ces itinéraires, qui tira deux missiles sur l’intrus, alors
qu’un MIM-23B Hawk était lancé par une autre batterie appartenant à la force
aérienne iranienne. Le pilote irakien parvint à s’éjecter et fut capturé.
En août 1986, les Soviétiques livrèrent aux
Irakiens dix Mig-25PDS et six Mig-25RB via la Turquie. Après avoir réceptionné
ceux-ci, le 96e escadron disposait de 20 appareils alors que le 97e
escadron en alignait 17. L’Irak reçut également au fils des ans six exemplaires
de la version biplace d’entraînement du
Mig-25. En effet, la force aérienne irakienne chercha à atteindre un ratio de
deux pilotes par avion après avoir réalisé à quel point le pilotage du Mig-25
usait physiquement ces derniers. Dès leur création, les deux escadrons avaient
été considérés comme des unités d’élite, et seuls des pilotes très expérimentés
leur étaient alloués. A la fin de la guerre, les Irakiens reconnurent la perte
de seulement deux Mig-25RB ainsi que celle d’un Mig-25PDS retiré du service à
la suite de dommages causés par l’ennemi. Les revendications iraniennes étaient
cependant bien supérieures à ces chiffres. Les pilotes de Mig-25 irakiens
revendiquèrent 19 victoires en combat aérien, dont cinq furent confirmées par
les Iraniens ; soit un F-5E, deux Phantom, un F-27 et un Gulfstream III.
Mig-25RB armé de 4 FAB-500T (Tom Cooper) |
La paix s’avéra cependant éphémère, et la
force aérienne irakienne ne tarda pas à devoir affronter un nouvel adversaire
la surclassant totalement. Au début du mois de janvier 1991, elle alignait encore
19 Mig-25PDS et 16 Mig-25RB, toujours basés sur l’aéroport de Tammuz. Malgré
l’embargo frappant le pays depuis six mois, leur taux de disponibilité était de
85%. Dans les mois précédant les hostilités, le 97e escadron mena de
nombreuses missions de reconnaissance le long de la frontière saoudienne, alors
que le 96e escadron multipliait les exercices d’interception. Ce
dernier comptait alors trente pilotes, dont dix étaient des vétérans aptes au
combat de nuit, que les Irakiens avaient peu pratiqué durant leur guerre contre
l’Iran. Pour les renseignements américains, la menace représentée par les
Mig-25PDS était limitée. L’US Air Force estimait
notamment que quatre missiles R-40 sur cinq dysfonctionnaient au moment du tir.
La guerre éclata dans la nuit du 16 au 17
janvier 1991 lorsqu’une armada d’avions coalisés s’attaqua au réseau de défense
anti-aérien irakien. A 4h30, un Mig-25PDS du 96e escadron décolla de
la base de Tammuz et, gardant son radar éteint, grimpa à une altitude de 7'000
mètres avant de se stabiliser à une vitesse supérieure à Mach 1. Toujours guidé
par un contrôleur au sol, le pilote irakien enclencha son radar, qui lui
signala un appareil ennemi lui faisant face, en rapprochement rapide à 25
kilomètres de distance. Un fort brouillage électronique le contraignit à
enclencher son télémètre radar secondaire qui fonctionnait sur une autre
fréquence. Celui-ci alimenta aussitôt le calculateur de bord avec les
paramètres nécessaires à l’élaboration d’une solution de tir, et le Mig tira un
R-40RD à 20 kilomètres de la cible. Douze secondes plus tard, le pilote irakien
observa une explosion et remit le cap sur sa base. Sa victime fut identifiée par
la suite comme un F/A-18C du porte-avions USS
Saratoga.
Le 19 janvier 1991, les Irakiens tentèrent
de tendre une embuscade à des F-15C de l’US
Air Force. Deux avions devaient servir de leurre et attirer les chasseurs
américains, avant que deux Mig-25PDS n’apparaissent sur leurs arrières dans une
position idéale pour les abattre. Malheureusement, une erreur du contrôle
aérien au sol fit déboucher les deux appareils du 96e escadron trop
tôt, et ils se retrouvèrent contraints d’affronter les deux chasseurs
américains dans une position défavorable. Un des Mig-25 fut abattu, non sans
avoir esquivé avec succès plusieurs missiles ennemis en larguant des leurres. Mais,
tirant les enseignements de cet échec, les Irakiens montèrent une autre
embuscade le 30 janvier 1991. Au cours de celle-ci, un F-15C fut touché par un
R-40, et les services de renseignement irakiens obtinrent par la suite la
confirmation du fait que l’appareil, gravement endommagé, avait fini par
s’écraser en Arabie Saoudite. A la suite de l’engagement, deux chasseurs du 96e
escadron parvinrent à regagner leur base in
extremis après avoir été poursuivis par deux F-15C du 53e Tactical Fighter Squadron, qui
lancèrent contre eux une dizaine de missiles.
Si, en combat aérien, les Mig-25PDS tirèrent
leur épingle du jeu avec deux victoires obtenues pour une perte subie, les 96e
et 97e escadrons furent durement touchés par les nombreux raids de
la coalition lancés contre l’aéroport de Tammuz. Plusieurs sorties durent ainsi
être annulées au dernier moment à cause des sous-munitions larguées par les
Tornado de la Royal Air Force et dix-huit
appareils furent détruits au sol. A la fin de la guerre, la force aérienne
irakienne n’alignait plus que quinze Mig-25 toutes versions confondues. Le 96e
escadron resta ensuite basé à Tammuz, alors que le 97e escadron
déménagea sur l’aéroport d’Al-Qadessya. Les deux unités restèrent actives
jusque à la chute du régime. Les Mig-25RB menèrent des missions de
reconnaissance, violant à plusieurs reprises les espaces aériens koweïti et
saoudien, alors que les Mig-25PDS pénétrèrent fréquemment dans les zones
d’interdiction de vol imposées par les Nations-Unies. Le 96e
escadron remporta sa dernière victoire le 23 décembre 2002, lorsqu’un de ses
chasseurs abattit un drone RQ-1 Predator armé de missiles air-air à titre expérimental.
Peu avant l’invasion américaine de 2003, le gouvernement irakien, convaincu que
l’administration Bush se limiterait à une campagne de frappes aériennes,
privilégia la préservation des restes de sa force aérienne. Les Mig-25
survivants furent, comme de nombreux autres avions, enfouis sous le sable aux
alentours de leurs bases, dans l’espoir qu’ils échappent aux bombes ennemies et
puissent être remis en service plus tard.
L’année 2003 vit donc la fin de la carrière en
Irak de ces bimoteurs tri-soniques. Au cours de celle-ci, leur plafond de vol
associé à leur vitesse exceptionnelle rendit de précieux services à la force
aérienne irakienne. Le Mig-25 s’avéra irremplaçable en tant que plateforme de
reconnaissance, servit d’arme de terreur en frappant les villes iraniennes, et fut
un des plus redoutables intercepteurs de l’arsenal irakien. Mais, si les
qualités d’un système d’arme sont une chose, son efficacité dépend avant tout
des compétences de ses utilisateurs. L’histoire des Mig-25 irakiens témoigne
donc aussi du professionnalisme d’une force aérienne souvent tenue en bien
piètre estime dans les médias occidentaux.
Mig-25RB récupéré par les Américains après mars 2003 (National Museum USAF via wikimedia) |
Bibliographie
Général Ahmad Sadik et Tom Cooper, la tempête vue du désert, in le Fana de l’aviation 506 et 507,
janvier et février 2012
Tom Cooper, général de brigade Ahmad
Sadik et Farzad Bishop,
la guerre Iran-Irak, les combats aériens,
in Hors-série avions 22 et 23, Lela presse.
Général Ahmad Sadik et Tom Cooper, Iraqi Fighters, 1953-2003 : Camouflage & Markings, Harpia Publishing,
2008
Forum
de discussion du site acig.org et échange de courriels avec Tom Cooper.
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Encore une fois un très bon article sur un appareil souvent méprisé par les Occidentaux.
RépondreSupprimerUne question au passage : j'ai l'impression que vous vous intéressez beaucoup aux forces armées irakiennes, y a-t-il une ou plusieurs raisons à cela ?
Cordialement.
Merci ! En effet, l'histoire militaire irakienne m'intéresse; après tout, peu d'armées ont mené trois guerres conventionnelles de grande ampleur durant ces dernières décennies. L'occasion fait aussi le larron; le changement de régime en 2003 a eu pour effet de permettre l'émergence d'informations et de témoignages encore bien peu accessibles pour d'autres pays, comme la Syrie.
SupprimerAvec mes cordiales salutations
Merci pour la réponse, c'était juste pour info.
SupprimerCordialement.
Bonjour, aucun F-15 n'a était déclaré perdu par l'USAF durant la guerre de 91, que cela soit au combat ou par accident. Et durant le combat du 19 janvier, il est admit que 2 MiG-25 ont étaient abattu.
SupprimerCordialement.
Bonjour,
SupprimerEn effet, à ma connaissance également, l’USAF n’a pas reconnu de pertes en F-15C durant la guerre du Golfe. Le chiffre de deux Mig-25 abattus le 19 janvier est également fréquent. Il vous appartient donc de tirer vos propres conclusions de ces données contradictoires, les sources de mon article étant, je crois, clairement mentionnées.
Cordialement
Bonjour, je signale qu'un MiG-25 a aussi été revendiqué comme abattu par l'US Air Force lors d'une violation d'une no-fly-zone. L'incident a eu lieu le 27 septembre 1992, impliquant un F-16D qui a utilisé un missile AIM-120 AMRAAM.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerMerci de la précision.
Cordialement
Sur ACIG, Tom Cooper parle finalement d'un "near-miss" sur un F-15 pour l'opération Sammarah. J'avoue avoir du mal à le suivre.
RépondreSupprimerhttp://www.acig.info/forum/viewtopic.php?p=189940#p189940
Bonjour,
RépondreSupprimerEffectivement, ce F-15C n’a finalement pas été abattu, selon ce post de Tom Cooper. Merci de l’avoir mentionné, cela met à jour l’article par la même occasion.
Pour répondre à votre remarque, cette nouvelle indication résulte de recherches que Tom Cooper mène en collaboration avec un autre auteur en vue de la publication
d’un nouveau volume consacré à ces combats aériens pour la série « Duel » d’Osprey, qui devrait paraître en 2016, et que je me réjouis évidemment de lire.
Par ailleurs, à mon humble avis, il n’est pas surprenant que la connaissance relative à des sujets aussi contemporains évolue, parfois très brutalement, au fur et à mesure que de nouveaux témoignages ou de nouvelles archives apparaissent. Il me semble que cela est également vrai pour des sujets pourtant considérés comme « archi-connus » comme la guerre aérienne entre 39 et 45.
Cordialement