La mouture de l’édition 2013 s’est tenue au château de Morges le 7 septembre 2013. La rencontre a été introduite par le Brigadier Jean-Philippe Gaudin, chef du service de renseignements de l’armée suisse. Au cours de son allocution, celui-ci a rappelé que le renseignement constitue bel et bien la première ligne de défense d’un pays, alors que le monde est devenu complexe et incertain. Si la Russie devra investir massivement de nombreuses années avant de redevenir la puissance militaire de premier ordre voulue par son actuel président, la faiblesse diplomatique et militaire de l’Europe est devenue préoccupante, alors que de nouveaux défis divers et variés, comme l’accès aux ressources énergétiques ou un retour perceptible des nationalismes, pointent à l’horizon.
Cette première intervention a été suivie par un discours de Jacqueline de Quattro, conseillère d’état en charge du département de la sécurité et de l’environnement du canton de Vaud. A cette occasion, elle a affirmé que la Suisse se doit de conserver des capacités autonomes en matière de collecte et d’analyse de renseignements, avant d’expliquer que la situation internationale est préoccupante , ne serait –ce qu’à cause de la guerre en Syrie ou de la situation extrêmement tendue en Egypte. La Suisse est par ailleurs vulnérable aux catastrophes et au terrorisme, alors que les risques inhérents au changement climatique, à des pannes d’infrastructures critiques où à la mise en réseau de plus en plus poussée de nos sociétés ne saurait être ignorés. La conseillère d’état a aussi rappelé l’émergence de phénomènes comme les violences urbaines et infra-guerrières.
Dans ce contexte, Jacqueline de Quattro a évoqué la mise en place par le canton de Vaud d’un mécanisme de gestion globale des risques, tout en soulignant qu’en cas de crise majeure, les autorités cantonales dépendent, in fine, du soutien de l’armée. Elle a donc mis l’accent sur l’importance de ce lien entre armée et cantons, et de la nécessaire capacité de coordination qui en découle. Par ailleurs, la conseillère d’état a rappelé son engagement en faveur du maintien de l’obligation de servir et d’une armée aux effectifs ne devant pas être inférieurs à 100'000 hommes. Elle a donné un exemple de la non-viabilité d’une armée de volontaires en rappelant que la Protection Civile (PC) du canton de Vaud ne compte en tout et pour tout que six volontaires.
Cette première intervention a été suivie par un discours de Jacqueline de Quattro, conseillère d’état en charge du département de la sécurité et de l’environnement du canton de Vaud. A cette occasion, elle a affirmé que la Suisse se doit de conserver des capacités autonomes en matière de collecte et d’analyse de renseignements, avant d’expliquer que la situation internationale est préoccupante , ne serait –ce qu’à cause de la guerre en Syrie ou de la situation extrêmement tendue en Egypte. La Suisse est par ailleurs vulnérable aux catastrophes et au terrorisme, alors que les risques inhérents au changement climatique, à des pannes d’infrastructures critiques où à la mise en réseau de plus en plus poussée de nos sociétés ne saurait être ignorés. La conseillère d’état a aussi rappelé l’émergence de phénomènes comme les violences urbaines et infra-guerrières.
Dans ce contexte, Jacqueline de Quattro a évoqué la mise en place par le canton de Vaud d’un mécanisme de gestion globale des risques, tout en soulignant qu’en cas de crise majeure, les autorités cantonales dépendent, in fine, du soutien de l’armée. Elle a donc mis l’accent sur l’importance de ce lien entre armée et cantons, et de la nécessaire capacité de coordination qui en découle. Par ailleurs, la conseillère d’état a rappelé son engagement en faveur du maintien de l’obligation de servir et d’une armée aux effectifs ne devant pas être inférieurs à 100'000 hommes. Elle a donné un exemple de la non-viabilité d’une armée de volontaires en rappelant que la Protection Civile (PC) du canton de Vaud ne compte en tout et pour tout que six volontaires.
Enfin, Jacques Baud, du Département fédéral des affaires étrangères, est revenu sur l’expérience acquise durant ses années de service au sein d’organisations internationales, tout particulièrement en Afrique. Il a axé son intervention sur le défi majeur en termes de renseignements que pose les conflits dans cette région, même si, contrairement aux idées reçues, ceux-ci ne sont pas plus nombreux de nos jours que durant la guerre froide, mais suscitent en revanche un investissement international plus grand.
Ainsi, Jacques Baud a rappelé les spécificités de certains groupes armés opérant dans la région des Grands Lacs, à savoir leur structuration en conglomérats très fluides, dépourvus de structures identifiables, et dont les détenteurs de pouvoir sont difficiles à identifier. En outre, ces groupes n’ont le plus souvent pas de buts stratégiques réellement définis, et peuvent être dépourvus de soutien populaire, à l’image de la Lord Resistance Army (LRA). In fine, les schémas d’analyse conventionnels s’appliquent difficilement à ces entités et ce d’autant plus que de réelles différences culturelles peuvent encore brouiller la compréhension d’observateurs exogènes. Typiquement, les actions menées par le Tribunal Pénal International contre Joseph Kony, dirigeant de la LRA, en 2005, contribuèrent à faire durer la guerre opposant cette organisation au gouvernement ougandais.
Par ailleurs, le manque d’informations quantitatives fiables peut facilement engendrer une erreur de diagnostic quant à l’origine d’un phénomène. Jacques Baud évoque à titre d’exemple le cas du Darfour, où une forme de surenchère médiatique a brouillé les cartes de jeu local au lieu du contribuer à la stabilisation de la région. Enfin, il a souligné que certaines interventions pouvaient s’avérer largement contre-productives. Par exemple, l’envoi de troupes éthiopiennes à Mogadiscio en 2006 a enclenché en retour un processus d’amalgame entre plusieurs factions somaliennes sous la bannière d’Al-Shabab. En effet, l’intervention éthiopienne, alors que les deux pays s’étaient violemment affrontés à la fin des années 70, offrit sur un plateau d’argent aux Islamistes locaux la possibilité d’exploiter le sentiment national somalien et de créer un mouvement transclanique.
Cette rencontre fut conclue par une visite de l’exposition, vivement recommandée, consacrée aux services de renseignement, mise en place par le château de Morges. Beaucoup des objets présentés font partie de la vaste collection personnelle de Jacques Baud, qui a présenté en détail plusieurs d’entre eux.
Ainsi, Jacques Baud a rappelé les spécificités de certains groupes armés opérant dans la région des Grands Lacs, à savoir leur structuration en conglomérats très fluides, dépourvus de structures identifiables, et dont les détenteurs de pouvoir sont difficiles à identifier. En outre, ces groupes n’ont le plus souvent pas de buts stratégiques réellement définis, et peuvent être dépourvus de soutien populaire, à l’image de la Lord Resistance Army (LRA). In fine, les schémas d’analyse conventionnels s’appliquent difficilement à ces entités et ce d’autant plus que de réelles différences culturelles peuvent encore brouiller la compréhension d’observateurs exogènes. Typiquement, les actions menées par le Tribunal Pénal International contre Joseph Kony, dirigeant de la LRA, en 2005, contribuèrent à faire durer la guerre opposant cette organisation au gouvernement ougandais.
Par ailleurs, le manque d’informations quantitatives fiables peut facilement engendrer une erreur de diagnostic quant à l’origine d’un phénomène. Jacques Baud évoque à titre d’exemple le cas du Darfour, où une forme de surenchère médiatique a brouillé les cartes de jeu local au lieu du contribuer à la stabilisation de la région. Enfin, il a souligné que certaines interventions pouvaient s’avérer largement contre-productives. Par exemple, l’envoi de troupes éthiopiennes à Mogadiscio en 2006 a enclenché en retour un processus d’amalgame entre plusieurs factions somaliennes sous la bannière d’Al-Shabab. En effet, l’intervention éthiopienne, alors que les deux pays s’étaient violemment affrontés à la fin des années 70, offrit sur un plateau d’argent aux Islamistes locaux la possibilité d’exploiter le sentiment national somalien et de créer un mouvement transclanique.
Cette rencontre fut conclue par une visite de l’exposition, vivement recommandée, consacrée aux services de renseignement, mise en place par le château de Morges. Beaucoup des objets présentés font partie de la vaste collection personnelle de Jacques Baud, qui a présenté en détail plusieurs d’entre eux.
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