Le
19 octobre 2013 s’était tenue une après-midi d’étude consacrée à l’histoire
militaire vaudoise et organisée par le Centre d’Histoire et de Prospective
Militaires (CHPM), et à laquelle nous avions consacré un compte-rendu sur ce
blog. Le CHPM vient également de publier
un ouvrage dont la conception avait été lancée à la suite de cette
manifestation, intitulé Les Vaudois et
leurs armées, Regards sur l’histoire militaire d’un canton.
L'arrestation du Major Davel, peinture de François Bonnet, 1811 (via Wikicommons) |
Ce
livre, richement illustré et de belle facture, comprend 243 pages. Outre un avant-propos signé par Suzette
Sandoz et une préface du Divisionnaire
Philippe Rebord, il inclut douze chapitres rédigés par neuf auteurs différents,
pilotés par Nicolas Gex qui a assuré la direction du projet. Il comprend des
articles de Nicolas Gex, Jean-Jacques Langendorf, Gilbert Marion, Olivier
Meuwly, Alexandre Vautravers qui
correspondent à leurs interventions du 19 octobre 2013, intitulées
respectivement «J’ai vu entrer le major
Davel à la tête de ses soldats » ; Quelques considérations autour de
l’affaire Davel », Un amiral
d’eau douce, un colonel vainqueur des Indiens et un sabreur-écrivain ;
Pesme de Saint-Saphorain, Henry Bouquet, Charles-Emmanuel Warnery, Les abbayes vaudoises et leur lien avec
l’Etat ; du régime bernois à nos jours, « Allons enfants ! » ; Armée de masse et
démocratie, le cas du canton de Vaud, et enfin Paul Chaudet et l’affaire des Mirages.
Cependant,
le livre inclut aussi nombre de contributions inédites. Edouard Hediger
présente ainsi les travaux de Charles Guillaume Loys de Bochat, juriste vaudois
qui publia en 1738 un « Ouvrages
pour et contre les services militaires étrangers » où il défendait la
pratique du service étranger alors que Pierre Streit signe deux chapitres
distincts. Le premier, Pour une histoire
militaire du 24 janvier 1798 et de ses conséquences immédiates, présente la
révolution vaudoise puis les dispositifs militaires bernois et français, avant
de se pencher sur l’occupation du pays de Vaud par l’armée française. Son
second chapitre, intitulé Roger Masson
(1894-1967) ; le « Cyrano » du renseignement Suisse ? aborde
un sujet bien différent, soit la carrière du chef du renseignement helvétique
durant la Seconde Guerre mondiale, revenant notamment sur la célèbre affaire
Schellenberg.
Olivier
Meuwly est également auteur d’une seconde contribution, Les médecins militaires vaudois sous l’Acte de Médiation ou les peines
du Dr. Verdeil, relatant les difficiles débuts de la médecine militaire
locale dans les années qui suivirent l’indépendance, alors que Jean-Philippe
Chenaux présente dans Le colonel Feyler
ou la passion du journalisme la vie de Fernand Feyler, né en 1863, et qui,
après des études de droit, gravit les échelons de l’armée jusqu’à devenir
colonel de milice, tout en devenant en parallèle un journaliste de renom et un professeur d’histoire militaire à la
faculté de Lausanne. Le livre comprend aussi une contribution en allemand, de
Bruno Wägli. Dans Die Waadtländer an der
Spitze des EMD, celui-ci dresse un portrait des différents conseillers
fédéraux vaudois qui dirigèrent le Département Militaire Fédéral (DMF), de
Constant Fornerod à Guy Parmelin en passant par Paul Chaudet, qui officia entre
1955-1966.
Si
la clarté de l’écriture de l’ensemble des contributions est à souligner, toutes
incluent un appareil critique. In fine,
nous ne pouvons que fortement conseiller la lecture de cet ouvrage, qui offrira
au lecteur une perspective à la fois aisée d’accès et scientifique sur l’histoire
militaire du Pays, puis canton, de Vaud.
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