Pages

samedi 7 mai 2016

Un peu de lecture XIII ; Les Vaudois et leurs armées, Regards sur l’histoire militaire d’un canton


Le 19 octobre 2013 s’était tenue une après-midi d’étude consacrée à l’histoire militaire vaudoise et organisée par le Centre d’Histoire et de Prospective Militaires (CHPM), et à laquelle nous avions consacré un compte-rendu sur ce blog.  Le CHPM vient également de publier un ouvrage dont la conception avait été lancée à la suite de cette manifestation, intitulé Les Vaudois et leurs armées, Regards sur l’histoire militaire d’un canton. 

L'arrestation du Major Davel, peinture de François Bonnet, 1811 (via Wikicommons)
Ce livre, richement illustré et de belle facture, comprend 243 pages.  Outre un avant-propos signé par Suzette Sandoz et une  préface du Divisionnaire Philippe Rebord, il inclut douze chapitres rédigés par neuf auteurs différents, pilotés par Nicolas Gex qui a assuré la direction du projet. Il comprend des articles de Nicolas Gex, Jean-Jacques Langendorf, Gilbert Marion, Olivier Meuwly,  Alexandre Vautravers qui correspondent à leurs interventions du 19 octobre 2013, intitulées respectivement «J’ai vu entrer le major Davel à la tête de ses soldats » ; Quelques considérations autour de l’affaire Davel », Un amiral d’eau douce, un colonel vainqueur des Indiens et un sabreur-écrivain ; Pesme de Saint-Saphorain, Henry Bouquet, Charles-Emmanuel Warnery, Les abbayes vaudoises et leur lien avec l’Etat ; du régime bernois à nos jours, « Allons enfants ! » ; Armée de masse et démocratie, le cas du canton de Vaud, et enfin Paul Chaudet et l’affaire des Mirages.


Cependant, le livre inclut aussi nombre de contributions inédites. Edouard Hediger présente ainsi les travaux de Charles Guillaume Loys de Bochat, juriste vaudois qui publia en 1738 un « Ouvrages pour et contre les services militaires étrangers » où il défendait la pratique du service étranger alors que Pierre Streit signe deux chapitres distincts. Le premier, Pour une histoire militaire du 24 janvier 1798 et de ses conséquences immédiates, présente la révolution vaudoise puis les dispositifs militaires bernois et français, avant de se pencher sur l’occupation du pays de Vaud par l’armée française. Son second chapitre, intitulé Roger Masson (1894-1967) ; le « Cyrano » du renseignement Suisse ? aborde un sujet bien différent, soit la carrière du chef du renseignement helvétique durant la Seconde Guerre mondiale, revenant notamment sur la célèbre affaire Schellenberg. 


Olivier Meuwly est également auteur d’une seconde contribution, Les médecins militaires vaudois sous l’Acte de Médiation ou les peines du Dr. Verdeil, relatant les difficiles débuts de la médecine militaire locale dans les années qui suivirent l’indépendance, alors que Jean-Philippe Chenaux présente dans Le colonel Feyler ou la passion du journalisme la vie de Fernand Feyler, né en 1863, et qui, après des études de droit, gravit les échelons de l’armée jusqu’à devenir colonel de milice, tout en devenant en parallèle un journaliste de renom  et un professeur d’histoire militaire à la faculté de Lausanne. Le livre comprend aussi une contribution en allemand, de Bruno Wägli. Dans Die Waadtländer an der Spitze des EMD, celui-ci dresse un portrait des différents conseillers fédéraux vaudois qui dirigèrent le Département Militaire Fédéral (DMF), de Constant Fornerod à Guy Parmelin en passant par Paul Chaudet, qui officia entre 1955-1966.


Si la clarté de l’écriture de l’ensemble des contributions est à souligner, toutes incluent un appareil critique. In fine, nous ne pouvons que fortement conseiller la lecture de cet ouvrage, qui offrira au lecteur une perspective à la fois aisée d’accès et scientifique sur l’histoire militaire du Pays, puis canton, de Vaud.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire