Pierre Streit est historien de formation et
travaille pour le Département fédéral de la défense suisse. Il est
l’auteur de plusieurs ouvrages portants sur la Rome antique et l’histoire
militaire suisse et a récemment publié Arnhem 1944, un pont trop
loin ? chez Economica.
Préfacé par Jean-Jacques Langendorf, ce livre d’une centaine de pages, à
l’écriture très serrée, propose donc de revenir sur la bataille rendue célèbre
par le film Un pont trop loin, sorti
en 1977. L’introduction inclut un état des sources, suivi d’une présentation de
la genèse puis de la mise en œuvre des de l’arme aéroportée, du début des
années 30 aux premières années de la Seconde Guerre mondiale avant de revenir sur
les opérations qui suivirent la contre-attaque de Mortain et le début du mois
de septembre 1944. Pierre Streit présente ensuite la genèse du plan Market
Garden après avoir évoqué les forces en
présence sur le théâtre des opérations, sans oublier la résistance hollandaise,
puis décrit jour par jour le déroulement de l’opération elle-même.
Jusque–là, soit un peu moins de la moitié du texte, l’ouvrage est donc
avant tout une très efficace synthèse de l’opération. Cette partie sert de facto de tremplin à la seconde moitié
du livre où l’auteur analyse l’opération sous différents angles ;
opératifs, tactiques, celui du renseignement et enfin, ceux des communications
et de la logistique, ô combien centraux, mais si souvent négligées.
La postérité de Market Garden en général et de la ville d’Arnhem en
particulier sont aussi abordées. Outre une présentation des films inspirés par
l’opération, le lecteur est introduit aux principaux lieux de mémoire y
relatifs, et, plus original encore, se
voit proposé une description les principaux jeux permettant de la simuler. Le
livre se termine avec plusieurs annexes, incluant notamment l’analyse que
firent de Market Garden les services de renseignements suisses quelques mois
après la fin de la bataille.
En conclusion, il s’agit là d’un ouvrage de belle
facture, suivant rigoureusement les
règles de l’art en la matière, avec un état des sources, un appareil critique
et une bibliographie indicative comparativement importante. Le propos est
claire et bien structuré et le texte est très régulièrement enrichi de
citations. In fine, le tout constitue
à fois une très bonne synthèse et une intéressante source de réflexion
sur l’opération Market Garden, et nous ne pouvons donc que nous rallier aux
avis positifs émis par les historiens Rémy
Porte et Dimitry Queloz
dans leurs recensions respectives .
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